III. Les effets nocifs du venin
Il existe plusieurs types de venins, différenciés par la présence de certaines toxines. Chaque toxine présente dans le venin, s'attaque à l'organisme de manière établie, ici, nous allons principalement voir les effets de ces venins sur l'Homme. Nous allons donc nous intéresser à trois principaux types de venins, les cytotoxiques, les hémotoxiques et les neurotoxiques. Dans certains cas, après la morsure, l'infection par le venin peut provoquer un choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée) qui est le résultat immunitaire des anticorps face au venin. Cela peut conduire à la formation d'urticaire, des difficultés respiratoires, et dans certains cas l'arrêt respiratoire. Des symptômes mineurs sont communs à chaque morsure : fièvre, nausées, maux de tête, diarrhée...
1) Les venins cytotoxiques
Ce type de venin s'attaque aux cellules, détruit les tissus cutanés et occasionne une altération des muscles se situant à côté de la zone mordu par le serpent. Ces toxines appelés cytotoxines, ou encore cardiotoxines, ont une structure et une taille similaires aux neurotoxines-α, et provoquent des réactions inflammatoires, qui peuvent faire intervenir des cellules, des vaisseaux... L'agent chimique qu'est le venin, peut entraîner une ou des réactions inflammatoires différentes selon la personne mordue. Voici donc certaines réactions que l'on peut retrouver :
- Douleurs, dégénérescence et paralysie par incapacité musculaire ;
Crotalus Adamenteus
-Violentes douleurs ainsi qu'un œdème au niveau de la zone touchée ;
-Hypotension, diminution rapide de la pression artérielle et risque d'arrêt cardiaque.
-Arythmies, tachycardies, violentes contractions du cœur, et vasoconstrictions.
Les serpents possédant ce type de venin font partis de la famille des vipéridés, comme les vipères de Russell (Daboia russelii) et du Gabon (Bitis gabonica), le serpent à sonnette à dos diamenté de l'Est et de l'Ouest (Crotalus adamanteus et Crotalus atrox) et bien d'autres. Seulement, cette famille de serpent a un venin composé d'un mélange entre les cytotoxines et les hémotoxines. En effet, il n'existe pas d'espèces ayant uniquement un venin cytotoxique. La présence de certaines enzymes dans ce venin, permettent une prédigestion de la proie.
2) Les venins hémotoxiques
Les hémotoxines présentent dans ce venin, ont une action sur la circulation sanguine ainsi que les vaisseaux sanguins, en ciblant les cellules sanguines et certaines protéines, en modifiant leurs actions. Les effets de ce type de venin, sont donc de :
-Violentes douleurs locales ;
-Hémorragies locales, internes au niveau des organes et générales, et saignements abondants se situant à l'endroit de la morsure ;
-Diminution rapide de la pression artérielle ainsi qu'un appauvrissement en sang ;
-Altération des globules rouge et insuffisances rénales ;
-Caillots de sang formés aboutissant à une nécrose ou à une obstruction brusque d'un vaisseau.
Daboia Russelii
Comme dit précédemment, ce sont les vipéridés qui possèdent ce type de venin. Nous allons prendre l'exemple de la vipère de Russell, puisque les effets de son venin sont principalement dus aux hémotoxines. En effet, lorsque son venin entre en contact avec le sang, il y a une formation de caillot, c'est donc le sang qui coagule. Par une expérience, nous avons modéliser la coagulation du sang par le venin. Pour cela, nous avons utiliser du sulfate de fer III Fe2 (SO4)3) qui représente le sang, et de l’hydroxyde de calcium qui lui représente le venin, ainsi que de l’eau distillée. Nous avons employé la verrerie suivante : quatre béchers, deux spatules, une balance, une éprouvette graduée, des pipettes et deux burettes graduées. Nous avons pesé 0,90 grammes de sulfate de fer III que nous avons mélangé avec 5 millilitres d’eau distillée, puis 0,45 grammes d’hydroxyde de calcium, mélangé avec 5 millilitres d’eau distillée. Nous avons incorporé la solution avec l’hydroxyde à la solution de sulfate. Nous pouvons alors observer la formation d’une coagulation.
 Matériel utilisé pour l’expérience |
3) Les venins neurotoxiques
Schéma d’une synapse chimique et d’une synapse électrique
 | A: Neurone présynaptique B:Neurone postsynaptique, 1. Mitochondrie, 2.Vésicules synaptiques remplies de neurotransmetteur, 3.Autorécépteur, 4.Espace (fente) synaptique, 5.Récepteur au neurotransmetteur, 6. Canal calcique, 7.Fusion vésiculaire et exocytose du neurotransmetteur, 8.Pompe de recaptage du neurotransmetteur |
Cet ensemble de venins affecte le système nerveux. En effet, il y principalement deux toxines différentes, les toxines pré-synaptiques et les toxines post-synaptiques, elles vont inhiber la transmission synaptique. Les toxines pré-synaptiques appelées aussi neurotoxines-P, sont classées en trois groupes qui ont une même fonction phospholipasique A2 qui est essentielle à leur activité toxique et une chaîne polypeptidique constitue leur sous-unité élémentaire (elle est d’environ 120 acides aminés, comportant 6 à 8 ponts disulfures) et le poids moléculaire de cette chaîne est compris entre 13 et 14 kDa. Elles vont agir sur les membranes des vésicules synaptique (2 sur le schéma), et vont bloquer la libération du neurotransmetteur. Il existe aussi trois types de toxines post-synaptiques, qui sont composées d’une seule chaîne polypeptidique (qui possède de 60 à 74 acides aminés), ayant un poids moléculaire moyen entre 7 et 8 kDa, et est repliée en trois boucles (dont la rigidité est assurée par des ponts disulfures). Ces toxines vont bloquer la transmission interneuronale, au niveau des récepteurs de l'acétylcholine, un neurotransmetteur important, et elles l'empêchent donc de se fixer. Les conséquences pour l'organisme vont donc être :
- Une altération des cellules cardiaques qui entraine des tachycardies, des arythmies, de violentes contractions du cœur, des vasoconstrictions, et qui peuvent provoquer un arrêt cardiaque ;
- Une salivation abondante, des tétanies musculaires, des spasmes ;0
- Une paralysie progressive des muscles, qui conduit à un arrêt respiratoire ;
-Une paralysie des muscles par contractions, qui elle cause une asphyxie.
Micurus Tener
