10 Mar
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1) Familles de serpents

A l’origine, selon certaines études, les serpents étaient des êtres dotés de membres, qui avec l’évolution ont fini par disparaître. Ces animaux ont aussi un régime alimentaire carnivore, et l’apparition du venin leur a permis de pouvoir chassé et digéré plus facilement, en effet les serpents avaient de nombreuses difficultés à tuer leurs proies et donc à se nourrir.

Les serpents sont regroupés en 3 familles distinctes elles-mêmes divisées en plusieurs sous familles :  

Tableau représentant les familles de serpents

Diagramme représentant les familles de serpents

    

On retrouve les serpents venimeux dans les familles et sous familles suivantes : Elapidae, Viperidae, Atractaspidae et d'une branche de Colubridae. On constate que leur nombre est assez conséquent malgré les valeurs approximatives.

2) Anatomie générale du système du serpent

Dépourvus de membres apparents, les serpents présentent beaucoup de traits communs avec les autres vertébrés ainsi que notre espèce (l’homme). Ils possèdent les mêmes appareils et systèmes vitaux, aussi bien que les mêmes organes comme le foie, les reins, le cœur ou encore les poumons.

Voici un schéma de l'anatomie interne d'un serpent de type mâle :


1. Poumon trachéen                            10. Rate

2. Trachée                                             11. Intestin grêle

3. Œsophage                                        12. Testicules

4. Cœur                                                 13. Gros intestin

5. Poumon droit                                   14. Reins

6. Foie                                                    15. Urètre

7. Estomac                                            16. Canal

8. Vésicule biliaire                                17. Rectum


Remarque : Le cloaque situé à l’arrière de l’animal est multifonctionnel, en effet, il permet d’évacuer les selles et les urines, de se reproduire et de pondre des œufs (animaux ovipares ou ovovivipares).

- Appareil respiratoire : Ils inspirent et expirent par la bouche et la trachée, grâce à un poumon gauche atrophié ou absent excepté les boas et les pythons, qui eux disposent d'un poumon droit hypertrophié. Chez certaines espèces, le poumon gauche est absent, il est alors compensé par un poumon trachéen et une extension du poumon droit, qui va ainsi permettre une capacité respiratoire plus élevé. En conséquence cela aide le serpent à faire 2 choses en même temps : respirer et ingurgiter une grosse proie. De plus, pour empêcher l’étouffement, ils usent d’une trachée musculeuse qu’ils peuvent acheminer en avant, en la faisant passer sous la proie de façon à pouvoir continuer à respirer.

- Écailles : Ces reptiles sont recouverts d'une peau écailleuse qui leurs permettent de se protéger de la dessiccation ; des éventuelles blessures ; de son usure (du fait qu'ils rampent) ou de faciliter leurs déplacements. Elles peuvent être de différentes aspects (lisses ; rugueuses). 

Leur couleur peut évoluer au cours de leur vie, elle permet aussi de se camoufler contre les prédateurs ou les proies éventuelles.

Différentes écailles : De haut en bas, écailles carénées de la couleuvre à collier ; de la vipère péliade et l’écailles lisses de la coronelle lisse

- Locomotion : A l'inverse de la plupart des reptiles ils ne possèdent pas 4 pattes, cela ne les empêche pas pour autant de se mouvoir puisqu’ils se déplacent par reptation. Contrairement aux a priori, la locomotion apode ne serait pas moindre que celle bipède. Il existe 4 méthodes de déplacement : l'ondulation latérale ; la progression en ligne droite ; l'enroulage et enfin la locomotion « en accordéon ».

- Appareil digestif : Pour ce qui est de la digestion, elle débute dans la bouche, alors que le serpent sécrète des sucs digestifs à partir de ses glandes salivaires pendant qu'il mange, la nourriture est ensuite acheminée dans la gorge et l’œsophage. Ces derniers étant musculeux, vont favoriser l'avancer de leur alimentation vers l'estomac. Les serpents venimeux, grâce à leur venin vont paralyser leur proie et contribuer à la digestion. Enfin, les aliments non-digérés seront évacués via le rectum et le cloaque.

Ils ne comptent pas de vessie mais ils ont une urine acide, pauvre en eau, évitant leur déshydratation.

 - Dentition : Les serpents possèdent ceux qu'on appelle des dents de contention, elles sont dirigées vers l'arrière, empêchant ainsi que leur proie, une fois avalée, ne s'enfuie. Leurs dents ne sont pas comme les autres reptiles tels que les crocodiles ou les mammifères puisqu'elles n'ont pas de racines et peuvent être mobiles. Ils avalent sans mâcher, en effet il ne mastique pas, cependant ayant une dentition fonctionnelle durant seulement quelques mois, elle se régénère. Les serpents sont regroupés en 4 catégories en fonction de leur denture, 1 catégorie représentant les dentures sans crochets (aglyphes) et les 3 autres représentant ceux avec (glyptodontes).

Voici donc ces 4 catégories avec leurs caractéristiques :


- Les aglyphes « sans diastème » : Ils ne possèdent pas de crochets ni de glande à venin. Ils ont sur le maxillaire* des dents pleines non-jointes aux glandes salivaires. Ils désignent la plupart des serpents. Les serpents possédant ce type de dentition sont inoffensifs pour l'homme, bien que leur salive soit toxique et il faut même faire très attention aux boïdés, étant des constricteurs. En soi ils pourraient être dangereux puisque leur salive est toxique mais ne présentant pas de système inoculant (crochet avec sillons) ils ne sont donc pas une menace.


- Les opisthoglyphes : Ils ont en arrière du maxillaire de une ou plusieurs dents (crochets), plus grandes que les autres. Le fait que les crochets soit à l'arrière de la gueule demande aux serpents de devoir ingérer en partie leurs proies pour pouvoir ensuite injecter leur venin. De plus la morsure doit être longue et ils doivent légèrement mâcher pour atteindre l'envenimation et inoculer leur venin. Pour nous les Hommes, l'envenimation est faible mis à part chez le boomslang ou le serpent-liane. Ce type de dentition est commun des Colubridae.


- Les protéroglyphes : Ils ont des petits crochets creux fixes, relié à une glande à venin en avant du maxillaire. Contrairement aux solénoglyphes ils ont la même position que la gueule soit ouverte ou fermée. La longueur du crochet peut aller de 2 à 10mm ; le Opiphagus hannah (cobra royal) détient le record avec une longueur de 15mm. Le venin est particulièrement neurotoxique et ce type de dentition concerne le plus souvent les Elapidés et les Hydrophidés (serpents marins).


Les solénoglyphes : Ont des longs crochets mobiles (en opposition avec les protéroglyphes), en avant des maxillaires, relié à une glande à venin. Ces derniers se mettent en avant (B) lorsque le serpent ouvre sa gueule et lorsqu'il la referme, ils viennent s'épouser sur le palais (A). Les crochets jouent un rôle de seringue, c'est la méthode d'injection le mieux conçu. Ce type de denture dépend le plus souvent des Vipéridae (vipères et crotales) et de certaines espèces des Atractaspididae (vipères fouisseuses). Le venin est le plus souvent hémotoxique.

Schéma représentant les différentes positions des crochets des serpents solénoglyphes (A : crochets rentrés ; B : crochets sortis)

Remarque : Le cobra cracheur use d'une technique très maline, effectivement, pour éviter d'altérer sa bouche et ses crochets, il projette son venin vers les yeux de son prédateur.

Le système venimeux du serpent :

Les glandes venimeuses sont l'évolution des glandes salivaires. Elles sont situées sur le palais de l'animal, sur la mâchoire supérieure et ainsi reliées aux crochets. Lors de l'expulsion de la substance (venin), les muscles mandibulaires et abducteurs se contractent ; dès lors elle se répand dans les sillons plus ou moins profond et clos. L'épithélium glandulaire possède l'information génétique indispensable à la production des sécrétions de la glande

Schéma permettant d’observer le canal et la glande à venin
Chez les Colubridae, la glande venimeuse est appelée : glande de Duvernoy elle dépend de 3 aspects : la taille, le volume et l'histoire de la structure. C'est une glande tubulaire dépourvue de réservoir de stockage.

Chez les Elapidae, la glande venimeuse s'est transformée depuis la glande labiale supérieure, c'est une glande lobulée formée de cellules séreuses placées en acini. Les sécrétions sont emmagasinées dans des granules cytoplasmiques. La structure histologique de ces cellules sécrétrices sont proches de celles de la glande de Duvernoy. Le venin est expulsé via contraction grâce aux muscles mandibulaires et temporals.

Chez les Viperidae, la glande à venin est située en région temporale, elle est séreuse et divisée en lobes. Elle peut synthétiser et fabriquer l'ensemble des constituants du venin via des cellules sécrétrices.

Chez les Atractaspididae, les tubules sécréteurs sont placés aux abords d’une lumière étroite et allongée, et les cellules muqueuses sont à la sortie de la glande.

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